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La question à se poser quand les réunions pataugent

Quand on vit ensemble, il est évident qu’on a envie de décider collectivement des choses qui vont nous impacter tous. Je n’ai pas envie de laisser d’autres prendre des décisions qui vont avoir un impact sur mon lieu de vie !


Sauf que quand on vit à plusieurs, le nombre de choses à décider se multiplie aussi. Et on se retrouve à s’épuiser en réunion à essayer de décider tous ensemble de la couleur de la peinture des toilettes du deuxième étage.


Alors comment faire pour être sentir, se sentir co-responsables, et ne pas perdre trop de temps en réunion ?

Dans cet article, on vous partage LA question qui a changé notre vie dans la communauté de l’Arche de Saint-Antoine dans nos réunions. Et cette question, c'est...



Qui est légitime pour décider ?


Souvent, dans nos accompagnements, nous rencontrons des groupes qui ont créé des groupes de travail, pour avancer sur tel et tel sujet. Et ces groupes de travail se réunissent, travaillent, et finalement, ramènent en grand groupe toutes les décisions à prendre. Alors bien sûr, cela fait gagner un peu de temps (encore que, cela rajoute le temps des réunions en groupe de travail, et parfois le groupe de travail retransmet en grand groupe l’ensemble de ses réflexions…), mais cela reste assez fatigant pour tout le groupe.


Pour que cette organisation en sous-groupe soit réellement effective et soulage le grand groupe, il faut donner aux groupes de travail le pouvoir de décider sur ce qui relève de son domaine.

Alors la prochaine fois qu’une décision arrive en plénière, posez vous la question : qui est légitime pour décider. Et vivez cet immense lâcher prise, un peu flippant mais aussi soulageant, de se dire que quelqu’un d’autre va décider sur ce sujet.


C’est un apprentissage de la confiance... C'est un peu comme sauter dans le vide au début.



Et là, vous allez nous poser une autre question :


Oui mais à quoi ça sert d’être en groupe si c’est pour qu’une personne (ou un groupe) décide tout-e seul-e ?


Quand on délègue les prises de décision à des individus ou des groupes, on en vient parfois à se demander à quoi ça sert d’être en groupe.

Certains se disent qu’on n’utilisent pas l’intelligence collective et que c’est vraiment trop dommage.


Et du coup, les décisions prises dans les groupes ou par des individus se trouvent remises en cause continuellement…

Parce que, forcément, moi, j'avais une super idée à proposer, ou bien une info que la personne qui a pris la décision n'avait pas...


Mais alors comment on fait !


Pour faire face à cette question, on vous propose d’élargir votre vision de la prise de décision.

Une décision, cela se prépare et cela s’accompagne, (ça se lâche pas tout seul dans la nature comme ça!). Le moment exact où on décide de faire ceci ou cela, finalement, cela n’est qu’une infime partie de la décision.


Le groupe peut être impliqué, soit en entier, soit celles et ceux qui sont motivées/intéressés, à différents moments.


1/ pour établir le contexte, réunir les informations nécessaires à la prise de décision

2/ pour faire preuve de créativité, trouver de nouvelles idées, penser en dehors de la boîte

3/ pour formaliser une ou plusieurs options/propositions à partir d’un brainstorming

4/ pour donner de la place aux émotions : exprimer ce que la situation, les options qui ressortent me font ressentir, comment ça me touche

5/ pour accompagner la mise en oeuvre d’une décision

6/ pour communiquer, clarifier, expliquer, la décision qui a été prise


Par exemple, à Saint-Antoine, nous avons remarqué que beaucoup de commissions avaient d’avantage besoin d’une écoute du centre, c’est-à-dire d’apporter le sujet qui les préoccupe au grand groupe, d’entendre tout le monde sur le sujet (et chacun peut apporter des idées, des propositions, des ressentis, des informations !), et ensuite pourra décider tout seul. Cela a soulagé le grand groupe de décisions lourdes.


Nous avons aussi beaucoup fonctionné en appel à participation : que celles et ceux qui ont besoin/envie de participer à cette décision viennent à telle réunion où ce sujet sera traité. Cette méthode d’appel à participation a largement amené à ce que chacun-e prenne ses responsabilités (j’arrête de me plaindre d’être surchargé-e si je veux participer à toutes les prises de décisions), et finalement, à décider en conscience si je peux faire confiance à tel groupe de travail pour qu’il prenne telle décision.




Et vous, comment est-ce que vous vivez les prises de décisions dans votre groupe ? Est-ce que vous avez envie de participer à toutes les décisions ? Comment vous vivez les décisions auxquelles vous ne participez pas ?


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