Vous commencez un collectif ? Vous voulez vivre ensemble ? Vous avez trouvé un terrain, ou vous en cherchez un ?
Vous sentez bien qu’il y a quelque chose au-delà de la dimension concrète de la forme juridique pour l’achat, des choix à faire pour le chantier, la construction.
Mais cette dimension, plus immatérielle, celle qu’on appelle “prendre soin du Nous”, vous ne savez pas par quel bout le prendre !
Et c’est bien naturel, c’est justement pour ça qu’on a écrit cet article qui vous présente les 2 piliers du vivre-ensemble.
1. Construire la confiance et l’interconnaissance
La base pour vivre ensemble avec d’autres individus, c’est la confiance.
Parfois on imagine que soit je te fais confiance, soit je ne te fais pas confiance. La confiance serait absolue, là une fois pour toutes (lui je lui fais “une confiance aveugle”), et brisable à tout jamais au moindre faux pas (je ne lui ferai plus jamais confiance !).
Or, la confiance est un processus, elle se construit, pas à pas, avec des essais et des erreurs…
Au fur et à mesure de notre accompagnement de groupes, on a pu voir que pour certain-e-s, il est difficile de dire que je ne fais pas confiance à quelqu’un. Et pourtant, c’est tellement naturel, normal ! On se connait encore à peine, et la confiance n’est pas un désamour ou un rejet de l’autre, mais tout simplement une plante qui grandit lentement.
On peut voir aussi dans des groupes des personnes qui ont des difficultés à dire qu’on leur fait “trop” confiance : on leur confie des choses alors qu’en fait c’est trop lourd pour eux/elles. C’est la difficulté à se sentir sur-responsable et ne pas oser dire que cette confiance qui m’est donnée est un peu trop lourde.
La confiance peut se travailler à trois étages :
confiance en soi (comment je prends confiance de manière ajustée en mon ressenti, mes compétences, mes connaissances) ;
confiance dans les autres individus (comment je prends confiance en ces autres individus qui sont siiiii différents de moi !) ;
confiance dans le groupe (comment je fais grandir la confiance dans cette entité groupe qui nous dépasse et vaut bien plus que la somme des individus qui le composent).
Comment construire la confiance ? L’autoroute de la confiance, c’est l’interconnaissance, le partage de cœur à cœur. Travailler la confiance dans le groupe, c’est travailler l’acceptation les uns des autres dans nos imperfections.
Pour cela, rien ne vaut de “se confier” les uns aux autres, se faire des confidences sur nos vies, nos histoires, nos difficultés, et nos zones de brillance ! Partager nos joies, nos peines, avec sincérité et parler à partir de son coeur (et pas de son mental). Et la route de la confiance, c’est une route d’expérimentation, d’essais et d’apprentissages en faisant ensemble.
2. Poser une base commune d’engagement commun
Les collectifs que nous connaissons et qui surfent sur les difficultés en restant debout ont une vision très claire de ce que chacun-e vient chercher dans le collectif, et de ce qui les réunit. Des limites de ce à quoi ils s’engagent les uns vis-à-vis des autres.
L’engagement est de nos jours un mot un peu tabou, nous valorisons la liberté individuelle qui bascule parfois dans un individualisme outrancier. Pour contrebalancer ce mouvement de société, nous avons à réapprendre à nous engager sainement les uns vis-à-vis des autres.
Pas un engagement sacrifice, je ferai tout pour le groupe, je suis prêt à m’oublier et souffrir, et c’est un engagement à vie, pour le meilleur et surtout pour le pire. (En échange, souvent, dans ce genre d’engagement, je demande que le groupe aussi m’accueille inconditionnellement, comme je suis, entièrement… la relation entre moi et le groupe est du coup très malsaine).
L’ingrédient clé d’un engagement ajusté est la clarté.
Clarté sur ce à quoi je m’engage : qu’est-ce que je vais donner au collectif ?
Clarté sur ce à quoi le collectif s’engage vis-à-vis de moi.
Enfin, clarté de l’engagement les uns vis-à-vis des autres.
L’engagement doit aussi être clair sur sa rupture possible et ses conditions : l’engagement n’est plus inconditionnel et éternel, il est une base mais pas un enfermement. Il est un cadre qui crée de la sécurité pour vivre ensemble mais pas une prison sacrée ! C’est pourquoi il est aussi important de réfléchir à la fin possible de cet engagement.
Finalement, la confiance, c’est accepter la vulnérabilité les uns des autres, c’est une sorte d’ouverture et d’accueil de chacun-e avec qui il/elle est. Et l’engagement c’est une dimension plus verticale, plus de cadre, de structure. Comme toujours, les deux sont importants pour construire une vie collective.
Comment ça résonne pour vous ? Quel rapport entretenez-vous à l’engagement ? Et à la confiance ?
Si vous souhaitez aller plus loin, nous avons créé un mini-cours en ligne de 10 jours pour voir les conflits de groupe d’un œil nouveau, vous pouvez vous inscrire ici !
Comentarios